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Vous arrive-t-il de vous plaindre ? Certainement. Vous arrive-t-il d’écouter quelqu’un qui se plaint ? Certainement aussi.
Et si on arrêtait un peu de se plaindre ?
J’ai lu hier, dans un livre passionnant sur la communication, qu’il y a toujours 2 questions à se poser quand on se plaint de son sort ou que quelqu’un se plaint du sien :
- question #1 : qu’est ce qu’on veut vraiment ?
- question #2 : quelles sont toutes les choses à faire pour l’obtenir ?
Une petite histoire
Mon rituel du matin est immuable : je prends mon petit déjeuner, je me douche, je m’habille, je remets ma montre et ma bague. Je bois un deuxième café, j’enfile mon manteau, je prends mon ordinateur, et je sors.
Le lendemain d’une journée à Lyon chez un client…
Ma journée commence comme toutes les autres. Je prends mon petit déjeuner, je me douche, je m’habille, je remets ma montre et ma bague… Non, je ne trouve pas ma bague, que je pose pourtant tous les soirs sur ma table de chevet. Je regarde par terre, je regarde sous le lit, je vais voir dans la salle de bains, je vais voir dans la cuisine, je regarde à nouveau par terre, sous le lit, dans la salle de bains, dans la cuisine. Par terre, sous le lit, dans la salle de bains, dans la cuisine. Terre, lit, salle de bains, cuisine…
Ma bague n’est nulle part.
Et là, je me souviens !
La réunion avec mon client terminée, avant que le taxi qui devait me ramener à la gare n’arrive, je puis passée aux toilettes, j’ai enlevé ma bague pour me laver les mains, je me suis lavé les mains, je me suis essuyé les mains, j’ai jeté la serviette en papier avec laquelle je me suis essuyé les mains, j’ai remis ma bague…
Non, je ne me revois pas remettant ma bague… Ma bague ! J’ai oublié de la remettre. Je l’ai laissée dans les toilettes.
Effondrement.
Ma bague de fiançailles, ma bague chérie, ma bague-extension de moi même que je ne quitte jamais – sauf le soir pour dormir, ma bague que mon conjoint recharge régulièrement en amour en lui donnant un baiser. Ma bague, envolée !
Je suis effondrée. Je ne me remettrai jamais d’avoir perdu cette bague, de me l’être fait volée bêtement.
Appelle tout de suite le standard du client pour leur demander s’ils ne l’ont pas trouvée, me dit mon conjoint.
Pas la peine, je réponds. C’est impossible.
Il s’agit d’une bague en or, griffée. Il me semble évident que comme la plupart des personnes sont malhonnêtes, je ne la retrouverai jamais. Elle est certainement déjà au doigt d’une petite amie ou en vente sur eBay.
Mon conjoint insiste, me faisant remarquer que la probabilité qu’ils l’aient retrouvée est certes minime, mais pas nulle. C’est de toute façon la seule chose que je puisse faire pour avoir une chance de la retrouver.
J’appelle, sans y croire.
Et ?
La standardiste me rassure tout de suite : elle a trouvé ce matin en arrivant une enveloppe posée sur son bureau, avec une bague à l’intérieur. Elle me demande de la lui décrire et me confirme qu’il s’agit bien de la mienne.
J’ai filé à la gare pour prendre un train pour Lyon, un taxi, récupérer ma bague – en laissant une enveloppe avec un peu d’argent pour la personne qui l’avait déposée, si elle se faisait connaître, un autre taxi, un autre train, le métro. Ma bague au doigt.
Moralité
Quand ça ne va pas, arrétez de vous plaindre, et soyez constructif :
- posez vous la question de ce que vous voulez vraiment ;
- faites la liste de tout ce que vous devez faire pour l’obtenir ; ne vous posez aucune limite, pas question de vous dire que ça ne marchera pas ;
- et faites ce qui est sur votre liste.
Je me morfondais le matin, parce que j’avais perdu ma bague. Ce que je voulais vraiment, c’était la retrouver. La seule chose que je pouvais faire pour la retrouver, c’était d’appeler, même si je n’y croyais pas. Je l’ai fait et j’ai obtenu ce que je voulais.
J’ai peut-être eu de la chance, oui, mais je ne l’aurais jamais su si je n’avais pas appelé.
J’en profite, au passage, pour remercier mon conjoint : sans son insistance je n’aurais jamais décroché mon téléphone.
La deuxième leçon que j’ai tiré de cette (mal)heureuse histoire, c’est qu’il y a des gens profondément honnêtes. Je n’ai jamais su qui avait rapporté la bague. Une personne passée juste après moi ? Une femme de ménage ? Un vigile de nuit ? Si cette personne venait à me lire, qu’elle sache à quel point elle a toute ma gratitude.